Projet FSE de valorisation de la mixité hommes-femmes dans les entreprises artisanales

Au-delà des constats et analyses bien connus concernant le déficit de mixité dans les entreprises artisanales du bâtiment, il convient de créer un ensemble d’outils d’accompagnement associant les acteurs impliqués dans le quotidien de ces structures en vue d’améliorer la présence concomitante d’hommes et de femmes.

Non seulement la mixité fait partie intégrante des stratégies RSE valorisées dans ce secteur, mais elle apporte une réelle valeur ajoutée à la performance globale des entreprises. Sur un plan plus pragmatique, hommes et femmes travaillent différemment et mieux lorsque la mixité s’opère à différents niveaux et selon l’ensemble des compétences requises.

La Chaire Artisanat et PME mène sous la responsabilité de Marion POLGE (Maître de Conférences), un programme d’étude et d’action afin de soutenir la montée en mixité hommes-femmes.

Le problème s’articule autour plusieurs axes dont en priorité, celui du pilotage des entreprises et de la réalisation productive de l’activité pour ce qui concerne directement l’artisanat. Mais également celui de la formation et de l’insertion professionnelle pour ce qui touche une approche prospective des métiers. Plus globalement, l’ensemble des acteurs en relation avec les artisans vivent au quotidien les problématiques de mixité : les clients et fournisseurs, les experts et les conseillers tels que les comptables, les banquiers ou les avocats. La création d’un observatoire régional et la mise en place d’outils d’accompagnement devraient rassembler chacun autour de ces questions dépassant largement le cadre strict du secteur artisanal.

Pour en savoir plus:

Bilan final FSE

Détail de l’action

Le projet de mise en place des outils d’accompagnement de la mixité homme/femme dans l’artisanat du bâtiment tire son origine d’un double constat :

  • une connaissance intrinsèque du secteur fait apparaître le déséquilibre conséquent entre hommes et femmes, à la fois dans l’activité même de l’entreprise et dans son pilotage. L’expérience ainsi acquise depuis une quinzaine d’années permet de comprendre tout l’intérêt que présente la mixité dans la montée en compétitivité ;
  • le lancement de ce projet s’inscrit dans le cadre de la démarche initiée par le Secrétariat aux Droits des Femmes et la CAPEB nationale, concrétisée par la signature du plan sectoriel mixité artisans et petites entreprises du bâtiment (2 juin 2015). Ce plan témoigne de l’enjeu national de ce chantier, en ouvrant la voie à des actions d’accompagnement innovantes.

Le projet poursuit les objectifs suivants :

  • état des lieux de la place des femmes dans l’artisanat du bâtiment en Languedoc-Roussillon ;
  • état des lieux des outils existants et évaluation de leur pertinence au regard des entreprises du secteur ;
  • mise en place de groupes de travail avec les parties prenantes sur le plan départemental et régional en vue de co-construire les actions collectives ;
  • concevoir le volet mixité et égalité professionnelle (attractivité renforcée de l’entreprise via à vis de sa concurrence) au sein du dispositif RSE de la CAPEB ;
  • accompagner la montée en compétences des agents du réseau CAPEB et le déploiement du dispositif auprès des entreprises.

Le programme s’articule autour de quatre formes de travaux à visée d’abord informationnelle, puis opératoire. Pour assurer une conformité des actions avec les objectifs initiaux plusieurs réunions de suivi sont planifiées.

Chaque étape vise à recueillir des informations de différentes portées en vue d’affiner les choix d’actions à un horizon de deux ans.

Les démarches présentées ci-dessus peuvent se combiner pour assurer la conformité des données.

Déploiement méthodologique

Chaque forme de travail proposé ci-dessus mobilise des acteurs de nature différente en vue d’approfondir certaines informations ou encore en vue de préparer une étape méthodologique ultérieure.

processus mixité

Recherches documentaires

Le thème du projet concerne un sujet sensible dans l’actualité des entreprises. De nombreux travaux académiques, études institutionnelles et textes de législatifs sont publiés puis commentés.

Il convient d’actualiser la connaissance puis d’analyser les données selon l’existant.

Recherches qualitatives

Deux formes principales se distinguent : lesentretiens individuelset lesfocus groups:

  • les entretiens peuvent être conduits en vue d’explorer le ressenti des acteurs : connaissance d’opinion, avis d’expert, ressentis situationnels, logique de fonctionnement ;
  • ils peuvent également être menés dans une perspective préparatoire ou bien confirmatoire de l’animation des focus groups. Dans une thématique sensible comme celle traitée ici (d’un point de vue socio-culturel, et psychologique), il convient de mener suffisamment d’entretiens pour circonscrire le sujet.

Les focus groups visent à faire émerger dediscussions collectivesde nouvelles idées, méthodes ou encore outils valorisant la mixité femmes / hommes. Dans une perspective de démarche RSE, il parait essentiel de croiser plusieurs formes de focus groups : selon les catégories d’acteurs (artisans/femmes/parties prenantes) et en combinant différentes catégories. Compte tenu du nombre élevé d’acteurs sur le territoire, les focus groups pourraient s’avérer relativement nombreux.

Restitution de rapports stratégiques

A l’issue des études qualitatives et documentaires, un document proposant des éléments d’actions auprès des artisans et des parties prenantes sera élaboré. En N1, ce document servira d’appui pour commencer à lancer le volet opérationnel en N2. En N2 il pourra être mobilisé pour construire une plateforme interactive entre les parties.

Recherches et analyse quantitatives

L’observatoire est lancé en deux temps : l’année N1 consiste à créer le contenu ainsi que les éléments techniques, tandis que l’année N 2 s’attache à la valorisation des données à mobiliser dans les actions opératoires.

Mise en œuvre opérationnelle

L’année N2 marque les premiers lancements d’actions identifiées en N1. Il s’agit d’élaborer, de tester puis de généraliser des méthodes et outils de valorisation de la mixité femmes / hommes dans l’artisanat du bâtiment. Pour cela, des échanges et actions de communication avec les agents CAPEB (mais aussi avec les acteurs travaillant avec eux) sont à envisager dès le début de l’étude en N1, pour s’assurer de leur adhésion ainsi qu’établir des méthodes conformes à leurs pratiques professionnelles.

Le Fonds Social Européen (FSE) est l’un des cinq fonds structurels de la politique européenne de cohésion économique, sociale et territoriale dont les objectifs visent à réduire les écarts de développement existants entre les 274 régions de l’UE et à promouvoir une croissance durable, intelligente et inclusive dans ces territoires, conformément aux objectifs de la Stratégie Europe 2020.

Créé en 1957 par le traité de Rome, le Fonds social européen est le principal levier financier de l’Union européenne pour la promotion de l’emploi . Le FSE est géré selon des programmes cycliques de sept ans, la programmation actuelle couvrant la période 2014-2020. L’objectif premier du FSE est de soutenir la création d’emplois de meilleure qualité dans l’UE et d’améliorer les perspectives professionnelles des citoyens (jeunes, demandeurs d’emploi, inactifs, handicapés, salariés étudiants etc.), prioritairement en direction des groupes les moins qualifiées et les plus exposés au chômage et à l’exclusion.

Le FSE n’est pas une agence pour l’emploi, il n’accorde pas d’aide ou d’offres d’emploi directement aux personnes individuelles mais finance des projets dans les pays de l’UE aux niveaux local, régional et national.

Plus spécifiquement en France sur 2014-2020, le FSE est doté d’une enveloppe de 6 milliards d’€, mobilisée autour de quatre objectifs thématiques :

  • l’inclusion active et la lutte contre la pauvreté ;
  • l’éducation et la formation tout au long de la vie ;
  • l’accès à l’emploi durable et le soutien à la mobilité du travail, et plus marginalement le renforcement des capacités administratives (uniquement dans les DOM).

Comme les autres Fonds structurels, le FSE n’intervient jamais seul pour soutenir un projet, mais toujours en cofinancement d’autres financeurs publics et/ou privés (État, collectivités locales, chambres consulaires, entreprises, etc.). Ce principe se traduit par l’obligation, pour les porteurs de projet, de trouver au préalable des financements auprès de leurs partenaires ou sur leur trésorerie propre. Le niveau de cofinancement du FSE à un projet est variable d’une région à l’autre et dépend de sa richesse relative.

Il existe trois catégories de régions :

  • les régions plus développées où la part des fonds FSE dans le cofinancement des projets peut atteindre 50% du coût total du projet ;
  • les régions en transition () où le taux de cofinancement peut atteindre 60% (10 régions en France dont le Languedoc-Roussillon) ;
  • les régions moins développées où le taux de cofinancement peut atteindre 85% (les DOM en France).

Sur 2014-2020, la France a fait le choix d’une nouvelle architecture de gestion du FSE, qui se caractérise par une décentralisation partielle de la gestion du FSE aux régions.

Les Conseils régionaux gèrent ainsi 35 % de l’enveloppe nationale du FSE au titre, en particulier, de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’orientation, et l’Etat les 65% restants, au titre principalement de la lutte contre la pauvreté, de l’accès à l’emploi et de la formation des travailleurs.

Les investissements du FSE s’inscrivent dans des Programmes Opérationnels (PO) – documents cadres composés d’un ensemble cohérents d’axe prioritaires et d’objectifs spécifiques – dans lesquels sont identifiés les types d’actions et les priorités que le FSE prévoit de cofinancer sur un territoire. En France sur 2014-2020, l’enveloppe nationale du FSE est répartie entre 33 PO.

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